L'histoire des Masques Fang Ngil
« Chaque masque, chaque sculpture africaine, est le récit de générations qui ont défié le temps et l’oubli. »
Kwame Nkrumah
Les masques Fang proviennent des Fang, un groupe ethnique bantou qui habite principalement le Gabon, la Guinée équatoriale et le sud du Cameroun. Les masques Fang, en particulier les célèbres Ngil, sont l’un des symboles les plus importants de l’art africain. Ils servaient principalement dans des rituels liés à la justice et à la protection spirituelle, mais ils étaient aussi des instruments de dissuasion face aux forces surnaturelles.
L’origine des peuples Fang est marquée par des migrations anciennes depuis le nord-est de l’Afrique centrale, ce qui leur a permis de se disperser dans ces régions. Aujourd’hui, les Fang constituent l’un des groupes ethniques majeurs au Gabon et en Guinée équatoriale, avec une forte influence culturelle, notamment dans les arts et la spiritualité.
Image d’illustration /(c) Inconnu
Le masque Fang Ngil " : la société secrête
Le masque Ngil est le plus emblématique. Le terme “Ngil” fait référence à une société secrète masculine qui organisait des rituels d’initiation, souvent pour purifier la communauté et chasser les sorciers ou mauvais esprits. Cette société agissait comme une forme de tribunal spirituel, cherchant à rétablir la justice et l’ordre au sein de la communauté.
Ces masques étaient portés par les membres de la société Ngil lors de cérémonies nocturnes impressionnantes, où ils apparaissaient pour juger ou punir les coupables. Ils incarnaient l’esprit des ancêtres ou des figures spirituelles puissantes. Le masque blanc et austère visait à intimider et rappeler à la communauté la présence omniprésente du monde spirituel. L’usage des masques Fang dans les rituels pouvait également inclure des danses ou des processions pour protéger la communauté contre les influences néfastes.
La société Fang est organisée de manière clanique, chaque clan étant formé de familles élargies reliées par un ancêtre commun. Le système de parenté est structuré autour d’une forte cohésion sociale et d’un respect envers les anciens, qui sont considérés comme les gardiens de la tradition et des connaissances spirituelles. Leur organisation est par ailleurs patriarcale, et le chef de famille ou du clan y détient une autorité symbolique et sociale importante.
Masque Fang Ngil : Design unique
Le masque lui-même est allongé, avec des traits fins et stylisés : un visage ovale, un nez long et fin, des yeux en amande souvent réduits à de simples fentes, et une bouche minimaliste. Le terme Ngil fait également référence au gorille, une figure animale puissante et fascinante pour les Fang, symbolisant la force et l’autorité, et accentuant l’aspect intimidant du masque.
Le masque est généralement sculpté à la main, fait en bois ensuite recouvert en blanc à l’aide de kaolin. Le kaolin blanc recouvrant le masque symbolise la pureté et le lien avec l’au-delà, conférant à cet objet une présence à la fois spirituelle et intimidante.
Les Fang accordent une grande importance à la spiritualité et au culte des ancêtres. Ils vénèrent les ancêtres. ils croyent que ces derniers continuent de veiller sur leurs descendants depuis le monde des esprits
Matériaux
- Bois : Sculpté à la main, matériau d’une essence locale robuste, sélectionnée pour sa durabilité et sa facilité de travail.
- Kaolin blanc : Revêtement appliqué en surface, utilisé dans les rituels pour sa symbolique de pureté et de lien avec le monde spirituel.
Les masques Fang : Leur impact sur l'art moderne
L’art Fang, particulièrement les masques et les sculptures en bois, a acquis une renommée mondiale au début du XXe siècle. Il a joué un rôle crucial dans l’émergence de mouvements artistiques européens tels que le cubisme et l’art moderne. L’un des premiers masques Ngil fut collecté en 1894 et intégré dans les collections du Muséum en 1902. Son entrée dans les collections publiques occidentales coïncida avec un intérêt grandissant pour l’art africain.
Avec l’arrivée des colons européens au début du 20e siècle, les autorités coloniales et missionnaires ont souvent vu ces rituels comme une menace pour l’ordre qu’ils tentaient d’instaurer. Le masque Ngil, désormais inactif dans sa fonction rituelle, est ainsi devenu un symbole esthétique et anthropologique, exposant au monde l’importance spirituelle et culturelle des masques Fang.
Le Ngil fut effectivement interdit par les autorités coloniales françaises en 1910. Cet interdit marqua la fin officielle des rituels Ngil, bien que certains aient pu perdurer clandestinement. Les Fang continuent de préserver leurs traditions, qui demeurent vivantes à travers l’art, la danse, la musique et les pratiques spirituelles. Bien que leur société ait évolué face à la modernisation et aux influences extérieures, les Fang conservent un lien profond avec leurs racines et leurs coutumes ancestrales.
Nos masques proviennent de collections privées et en collaboration avec des artisans collectionneurs. Chaque masque a été soigneusement préservé sans aucune modification ni restructuration. Ces masques incarnent fidèlement l’héritage spirituel et rituel de la société secrète Ngil. En choisissant l’une de ces pièces, vous adoptez un fragment d’histoire et de culture Fang, en toute authenticité.”
En collaborant avec les artisans des communautés locales, nous leur offrons des opportunités d’emploi et participons à une meilleure qualité de vie. Nous permettons que leurs enfants aient un avenir plus certain